Il y a des gens qui vivent sous une autre planète ou qui veulent nous faire croire que nous hallucinons, voire que nous avons un imaginaire très fertile.
Aéroports de Montréal (ADM), la société qui gère l’aéroport Montréal-Trudeau, ne cesse d’abord de dire qu’il n’y a jamais eu de couvre-feu à Dorval et que rien n’a changé depuis les années 1990, affirmant par là que les niveaux d’altitude des avions au-dessus de nos têtes sont exactement les mêmes qu’à l’époque. Et quand les médias relaient les protestations d’élus ou de groupes de citoyens, ADM tente de calmer le jeu en disant qu’il y a eu des réparations sur certaines des pistes à Dorval. Un discours qu’elle répète année après année pour endormir les gens et la presse.
ADM a même le culot de publier noir sur blanc dans son rapport annuel que le niveau du climat sonore occasionné par les avions décollant ou atterrissant à Montréal-Trudeau s’est grandement amélioré depuis 1995. Qu’en fait, il s’est amélioré de l’ordre de 93 % ! Chaque année, cette organisation chiffre le nombre de personnes vivant sous l’empreinte sonore de l’aéroport. Dans son bilan de 2011, elle affirmait qu’il ne restait plus que 16 144 personnes affectées par le bruit. En 2012, ce nombre diminuait à 3 626 et en 2013, elle se surpassait puisqu’elle nous offrait une statistique encore plus fantastique : nous n’étions plus que 2 836 à vivre sous l’empreinte sonore de l’aéroport…
Nous devrions croire ces sornettes ?
ADM s’appuie sur ses stations de mesure installées tout près autour de son aéroport et qui enregistrent le bruit ambiant (donc tous les bruits sans distinction). Une moyenne en est tirée sur laquelle on s’appuie pour dire que le bruit diminue et qui, par extrapolation, permet d’affirmer qu’il n’y a pas de problème de bruit pour les secteurs d’Ahuntsic-Cartierville, de Villeray-Saint-Michel-Parc Extension, de Mont-Royal et même des secteurs de l’est de Saint-Laurent. C’est pourquoi ADM juge qu’il n’est pas nécessaire d’installer des stations de mesure à l’est de l’autoroute 15 ou dans certains secteurs Est de Saint-Laurent.
Sa façon de déterminer le nombre de personnes affectées par le bruit profite également de la chute du nombre de vols enregistrés à Montréal-Trudeau au cours des dernières années. Oui, il y a moins de départs et d’arrivées année après année parce que les avions qui s’y rendent ou y décollent disposent d’une capacité plus grande et sont bien remplies. C’est ce qui explique la croissance majeure du trafic passagers au cours des10 dernières années. Ce facteur – moins de mouvements d’aéronefs – contribue ainsi à la baisse du bruit ambiant. Et ADM peut se targuer d’enregistrer des progrès à ses stations de mesure de Dollard-des-Ormeaux, Côte-Saint-Luc, Dorval, Pointe-Claire et aux stations Nord et Sud de Saint-Laurent.
Et nous, pauvres citoyens, qui sommes situés parfois à 6, 8, 10 ou même 13 kilomètres en ligne directe de l’aéroport, devons accepter de croire cela, malgré ce que nos oreilles entendent et malgré les désagréments que nous endurons jour et nuit. En plus, bien sûr, de devoir nous époumoner l’été pour tenir une conservation dans notre cour à quelques pieds de notre interlocuteur.
Le ridicule ne tue pas.
Alors, quand son rapport annuel de 2014 sortira (le 1er mai 2015), nous aurons certes la joie de constater que nous ne sommes plus que 2 200 environ à endurer ce fléau. Et si la tendance se maintien, pourrait même clamer ADM, le bruit des avions n’affectera plus personne d’ici 5 ans…
Oui, le ridicule ne tue pas, en voilà une autre preuve.
Non mais vraiment, sortez de votre tour d’ivoire, arrêtez de nier l’évidence. Vos chiffres n’ont aucun rapport avec la situation réelle. Il y a au moins 50 000 à 100 000 personnes qui sont touchées par le bruite excessif produit par le mouvement des aéronefs sur l’île de Montréal.
Mais qui surveille ADM ? À qui rend-t-elle des comptes ? Sûrement pas aux citoyens. Alors à qui ? Qui valide ses statistiques farfelues ?
J’habite Villeray et le bruit des avions qui passent au-dessus de mon appart me fait vivre des moments difficiles. Les avions sont si basses que quelquefois les roues sont déjà sorties.N’y a-t-il pas une façon de faire pour que ce ne soit pas toujours le même corridor qui soit utilisé?? Cela dure jour et nuit et les beaux soirs d’été deviennent un cauchemar. J’espère que nos voix seront entendus. Merci pour votre travail
Bonjour
J’habite à Pointe-Claire et il est faut de prétendre que le niveau de bruit à baissé.
C’est pire que jamais.